Faire du sport pour être un bon élève
« Dans les objectifs qu’on fixe en leçon d’EPS, on a parfois du mal à aller au-delà du simple développement des capacités physiques », regrette Didier Paris, directeur sportif de l’Ugsel, la fédération sportive de l’Enseignement Catholique. L’ancien enseignant considère justement l’éducation physique et sportive comme une matière « transversale ».
La clé, c’est le bien-être. « La pratique physique favorise la libération d’hormones du bonheur qui ont un effet anti-dépresseur », explique le cardiologue François Carré. Un élève épanoui le sera plus facilement à l’école. C’est pourquoi Didier Paris insiste : l’EPS « prépare l’adulte de demain ».
En développant ses compétences psychosociales…
Didier Paris considère, d’abord, la pratique physique comme un « élément essentiel » du développement des compétences psychosociales (CPS). Elles désignent, par exemple, la confiance en soi, la connaissance de ses limites ou la gestion du stress, des acquis développés par la pratique physique et sportive qui font partie intégrante des programmes scolaires. Elles doivent être enseignées un peu chaque jour, au même titre que la lecture ou le calcul.
Les CPS ont également pour objectif de construire les élèves dans leur rapport à autrui. Justement, le sport collectif inculque le vivre ensemble. La compétition sportive enseigne l’humilité. Lors d’un match, « il faut savoir se mettre au service de l’autre. Ce n’est peut-être pas l’équipe la plus forte qui va gagner, mais la combinaison des qualités de chacun », explique l’ancien prof d’EPS.
… Et ses compétences scolaires
Le sport favorise également l’apprentissage. « Nous avons la preuve formelle que les élèves qui font de l’activité physique sont plus performants », explique le professeur Carré. Elle a été établie en 2007, par une étude canadienne, concluant que « la pratique d'activités physiques améliore leur attention/concentration ». Didier Paris se souvient alors de la réussite scolaire de ses élèves en section sportive gymnastique, lorsqu’il enseignait à l’ensemble scolaire Bon Sauveur, à St-Lô, dans la Manche. « Elles pratiquaient la gym 18 heures par semaine, mais en classe, elles étaient plus efficaces que les autres ».
Sans le savoir, les élèves sportifs prennent également grand soin de leur mémoire. François Carré explique que « l’activité physique augmente la taille de certains organes, notamment l’hippocampe, la zone du cerveau responsable de la mémoire ».
Tous deux soutiennent fermement l’instauration des 30 minutes quotidiennes de sport obligatoire, malgré la réticence de certaines équipes éducatives. « Il faut accepter de perdre du temps pour pouvoir en gagner », ironise Didier Paris.