La cantine : pourquoi ça coûte cher ?
En moyenne, il faut compter 6 euros par repas, totalement à la charge des familles. En effet, le financement public, qui couvre 75 % du coût de l’enseignement dans le privé, ne concerne pas la restauration scolaire. Elle est « considérée comme une activité périscolaire, elle n’est donc pas couverte par le forfait d’externat », explique Clarisse Walckenaer, directrice de mission à la Fédération nationale des Ogec, l’organisme de gestion de l’Enseignement catholique. Les collectivités territoriales n’ont pas non plus d’obligation de verser aux familles du privé des aides à caractère social.
Certaines le font, comme en Bretagne, qui accueille 40 % d’élèves de l’Enseignement catholique. 164 écoles du Morbihan et 130 d’Ille-et Vilaine bénéficient du même tarif de restauration que les écoles publiques. La Côte d’Or a également proposé une aide de 1,74 euros par repas aux familles de collégiens du privé, pendant la crise sanitaire.
Demander des subventions individuelles
Les subventions publiques sont rarement spontanées, mais les familles peuvent les solliciter auprès de leur collectivité territoriale. Elles peuvent être octroyées à toutes les familles résidant dans la commune, en tant que contribuables de la collectivité, ou sur conditions de revenus pour aider les familles les moins aisées. Si vous êtes un parent d’élève du premier degré, l’interlocuteur à privilégier sera le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la mairie. Au collège, il faudra se tourner vers le département, et vers la région pour les lycées. Dans tous les cas, l’Ogec de l’établissement de votre enfant saura vous indiquer la marche à suivre.
Ces subventions ne sont pourtant distribuées qu’à « très peu de familles », précise Clarisse Walckenaer, « parce que cette démarche n’est pas connue ou parce que les collectivités refusent ». La loi précise que les aides aux familles de l’Enseignement privé sous contrat ne doivent pas excéder celles destinées à celles de l’Enseignement public.
L’Enseignement catholique encourage les familles dans cette démarche. Son secrétaire général a même dénoncé la différence « injuste et discriminatoire » faite entre les élèves des secteurs public et privé, lors de sa conférence de rentrée. En mai 2023, un Protocole d’Accord sur la mixité a été signé par Philippe Delorme et l’ancien ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye. Son ministère s’est engagé « à sensibiliser les collectivités territoriales pour ouvrir aux élèves des établissements d’enseignement privé les mesures sociales dont bénéficiaient les élèves des établissements publics dès lors qu’ils recourent à la mixité sociale ».