Dialoguer avec son enfant pour l’aider dans ses choix
Trop souvent, on ne commence à parler d'orientation qu'en troisième ou en terminale, quand vient l'heure des choix. Or c'est bien en amont qu'il faut éveiller l'intérêt des jeunes pour les métiers .
En ouvrant les yeux dès la 6e sur les professions et les entreprises qui les entourent, les adolescents se forgent des points de repère sur le monde du travail, qu'ils mobiliseront plus tard pour bâtir un projet.
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Dans cette phase de découverte, les parents sont des interlocuteurs essentiels. A côté des informations générales, diffusées par les experts de l'orientation, vous pouvez transmettre à vos enfants des tranches de vie. " N'hésitez pas à parler à vos enfants de ce que vous faites au quotidien ", conseille Catherine Romuald, du bureau national de l'Apel.
Comment votre journée se déroule-t-elle ? Avec qui travaillez-vous ? A quoi ressemble votre bureau ? Quelles missions préférez-vous ? Autant de sujets qui les interpellent et les aident à se représenter le fonctionnement d'une entreprise. Pour prolonger l'échange, pourquoi ne pas solliciter d'autres membres de la famille ? Ou saisir les opportunités comme des visites d'ateliers d'artistes ou toutes autres entreprises. En tous cas, " sortez du cadre scolaire et privilégiez des approches ludiques pour stimuler leur curiosité ", poursuit Catherine Romuald !
Aidez votre enfant à mieux se connaître
En anticipant les questions d'orientation, il ne s'agit pas d'accélérer les choix, mais d'amener chaque jeune à réfléchir au plus tôt à ses qualités et à ses centres d'intérêt. Si votre enfant exprime le souhait de devenir médecin, demandez-lui ce qui le motive et identifiez avec lui les compétences que cela recouvre. Le métier en lui-même est un enjeu secondaire. A 14 ans, il n'est d'ailleurs pas pertinent de s'enfermer dans un projet, tant la personnalité et le contexte ont encore des chances d'évoluer. Il faut envisager plusieurs perspectives et croiser la découverte de l'environnement professionnel avec la connaissance de soi.
Reste à trouver la juste distance pour conseiller et soutenir son enfant sans lui imposer ses vues. Un exercice délicat tant l'affectif s'invite dans ces échanges. " Tous les parents idéalisent la vie qu'ils voudraient pour leurs enfants, mais il faut prendre garde à ne pas reporter ses propres rêves sur eux ", prévient Catherine Romuald.
Tout ceci peut se jouer inconsciemment, et les adolescents peuvent aussi se sentir bloqués par des traditions familiales. Quand la situation tourne au conflit ou à l'incompréhension, sollicitez une médiation. Accueillant les familles sur rendez-vous, animés par des parents bénévoles formés à l'accompagnement des jeunes, les BDI Orientation implantés dans les collèges et lycées sont un recours pour dépassionner le débat. " Nous apportons un regard neutre et nous pouvons nous permettre de dire des choses que les adolescents ou leurs parents n'osent pas formuler ", remarque Pascale Morin, ancienne responsable à l'ICF de Montpellier. De quoi mettre les choses au clair pour repartir sur de bonnes bases.
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