
555 Janvier - février 2025
Les concours d’enseignant et de conseiller principal d’éducation (CPE) seront avancés à la fin de la licence et non plus à la fin du master, à partir de la session 2026. En proposant un « parcours lisible », le gouvernement entend redynamiser la profession qui subit un manque d’attractivité. Sur 16 000 postes d’enseignants ouverts au concours 2024, 3 000 n’ont pas été pourvus.
Une nouvelle licence pour devenir professeur des écoles
Pour devenir professeur des écoles, les bacheliers pourront intégrer une licence pluridisciplinaire dédiée, la LPE (licence professorat des écoles), dès la rentrée 2026. Pour enseigner dans le second degré, en revanche, rien ne bouge : il faudra suivre une licence de maths pour devenir prof de maths, de littérature pour enseigner le français, etc.
Un étudiant déjà inscrit en licence disciplinaire qui souhaite devenir professeur des écoles, devra suivre un module de préparation aux épreuves écrites et orales du nouveau concours. Les étudiants de la LPE, qui seront formés à toutes les disciplines seront, eux, dispensés d’épreuves écrites.
Un master rémunéré plus attractif
Pour être titularisés, dans le premier comme dans le second degré, les étudiants devront poursuivre leurs études avec un master professionnalisant. En M1, ils réaliseront 12 semaines de stage soit un tiers de leur formation. En M2, ils travailleront comme fonctionnaires stagiaires à mi-temps. En accentuant la pratique, le gouvernement souhaite « préparer plus tôt au métier et élever le niveau de formation des futurs enseignants », a déclaré Elisabeth Borne en conférence de presse, le 28 mars dernier.
Il souhaite également rendre la formation plus attractive en rémunérant les étudiants 1 400 euros nets par mois en M1 et 1800 euros nets en M2. En contrepartie, les jeunes enseignants titulaires devront s’engager à exercer durant 4 ans dans la fonction publique.
Des interrogations
Ces rémunérations auront un coût : 500 millions d’euros par an à partir de 2028 quand la réforme sera pleinement opérationnelle. Outre l’instabilité politique de Matignon, c’est principalement cette question qui a retardé la réforme demandée par Emmanuel Macron dès le début de son mandat.
Autre point d’achoppement, le délai de mise en œuvre de la réforme, qui intervient en fin d’année universitaire. Les étudiants en L2 et les universités se mettent en ordre de bataille pour préparer ce concours anticipé.
Une concertation autour de cette réforme se tient jusqu’au 21 mai prochain, en présence des responsables syndicaux qui ont regretté de ne pas avoir été consultés dans l’élaboration de cette réforme.
555 Janvier - février 2025