Comment aider votre enfant pour son entrée en maternelle
L’entrée en maternelle : une étape essentielle
Mon enfant sera-t-il propre pour septembre ? Faut-il le préparer à la séparation ? Se fera-t-il des copains ? Source d’inquiétude pour beaucoup de parents, la petite section de maternelle est aussi une étape déterminante dans la vie de l’enfant. Marchepied vers la socialisation, elle inaugure les premiers apprentissages scolaires : en fin de maternelle, un enfant saura en effet écrire son nom en écriture cursive sans modèle, reconnaître les lettres de l’alphabet ou encore dire la suite des nombres jusqu’à 30. Comment l’accompagner au mieux ?
Apprenez à vous séparer
« Les enfants pleurent, mais rarement plus de deux minutes. Inconsciemment, certains parents attendent cela, résume une directrice d’école maternelle. Ils doivent apprendre à gérer leur propre angoisse. » L’entrée en petite section de maternelle ouvre la porte d’un monde inconnu. Le parent va devoir accepter de passer le relais à l’école, où 98 % des enfants de trois ans sont scolarisés. L’enfant découvre un univers bruyant, agité, fait de règles et de frustrations, dans des classes d’une trentaine d’élèves...
Il va donc falloir faire de l’école un monde familier. « Rencontrer la maîtresse et l’assistante maternelle, connaître leurs prénoms, puis, progressivement, celui des camarades de classe... », explique Lydia Château-Garreau, psychologue de l’éducation nationale, rattachée à l’interdiocèse Berry-Loiret, qui insiste sur l’importance des objet transitionnels magiques, comme le doudou ou le plaid qui sentent l’odeur de la maison pour la sieste, et la boîte à bisous.
Ménagez régularité et sommeil
Hormones de croissance actives, stimulation de la mémoire à long terme, purge de l’émotionnel, le sommeil a des vertus déterminantes. Trop souvent, les enfants arrivent à l’école fatigués le lundi, car ils se sont couchés tard le week end. Avec des conséquences évidentes sur les capacités de concentration... Pour Marie-Albane de Bussy, directrice de l’école L’Enfant Jésus, à Soissons, la régularité est le secret d’une scolarité épanouie. « A l’école maternelle, une semaine d’absence ne se rattrape pas comme en élémentaire ! Le projet, les manipulations se vivent au jour le jour. Quand je vois qu’un enfant ne va pas à l’école parce qu’il n’en a pas envie, cela me fait bondir ! »
Comment accompagner son enfant le jour J ?
Comment gérer le gros chagrin de la rentrée ? Pour beaucoup d'enfants, la rentrée scolaire est synonyme de grand stress. Nouvel environnement, nouveaux camarades de jeux, enseignants, bref c'est le grand chamboulement émotionnel. Emmanuelle Rigon, psychologue et auteur du livre "Les enfants hypersensibles" nous donne ses conseils pour bien accompagner vos enfants dans ce moment important.Comment gérer le gros chagrin de la rentrée ? Pour beaucoup d'enfants, la rentrée scolaire est synonyme de grand stress. Nouvel environnement, nouveaux camarades de jeux, enseignants, bref c'est le grand chamboulement émotionnel. Emmanuelle Rigon, psychologue et auteur du livre "Les enfants hypersensibles" nous donne ses conseils pour bien accompagner vos enfants dans ce moment important.
Favorisez l'autonomie
Le meilleur moyen de favoriser les apprentissages de son enfant, c’est de l’accompagner sur le chemin de l’autonomie. Elle commence avec la propreté, qui est quasiment un prérequis pour entrer en maternelle. « Mettre ses chaussures, son blouson, se moucher, ranger les jeux... Les parents doivent aussi travailler sur l’autonomie, constate Sandrine Mitchell, enseignante à l’école Le Sacré Cœur, à Aix-en-Provence. Ils en font parfois trop. Certains ont encore le réflexe d’habiller leurs enfants. Mais à 3 ans, ils peuvent le faire seuls ! » À condition de leur laisser le temps, en les réveillant par exemple un quart d’heure plus tôt.
L’importance du langage
Cette autonomie passe aussi par le langage, face auquel les écoliers ne sont pas égaux. À 4 ans, les enfants des catégories socioprofessionnelles supérieures ont déjà entendu cinquante millions de mots, contre 10 millions pour ceux de milieux défavorisés. « Il faut jouer, martèle Lydia Château-Garreau. Les jeux d’imagination, ou ceux qui consistent à faire semblant, développent la pensée symbolique qui est elle-même la base des apprentissages à venir. »
Encouragez la sociabilité
À 3 ans, un enfant a besoin de s’épanouir au contact de ses pairs. L’école marque le début de la socialisation. Mais cette dernière n’atteint son apogée qu’en grande section. « Avant, ils jouent en parallèle. Ils sont dans l’égocentrisme. Ce n’est qu’en grande section qu’ils commencent vraiment à être dans le partage », explique Lydia Château-Garreau.
Respectez ses silences
Le fait de ne pas raconter est même bon signe selon les psychologues. Signe que l’enfant cloisonne, se sépare et construit son identité de petit écolier. Le parent curieux pourra, quant à lui, observer la salle de classe qui, avec ses objets et affiches raconte déjà beaucoup... Et ne pas hésiter à demander à rencontrer l’enseignant. La relation parent-professeur est une des clés de la réussite scolaire dès le plus jeune âge.
Le numérique à petite dose
Les pédiatres ont déjà tiré la sonnette d’alarme. L’usage des écrans fait des ravages chez les tout-petits. « Plus les jours passent, plus je vois des enfants qui présentent des dysfonctionnements ressemblant à des troubles autistiques », alertait déjà en 2017 Anne-Lise Ducanda, médecin de PMI (Protection maternelle et infantile) à Viry-Châtillon (91), dans une vidéo sur Youtube. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant. En 2020, 24 % des 0-2 ans utilisaient un smartphone et 12 % une tablette. Ces chiffres montaient respectivement à 64 % pour les smartphones et 54 % pour les tablettes pour les enfants de 3 ans, selon une étude Médiamétrie réalisée pour l’UNAF et l’Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique en février 2020. Le numérique a fait son entrée à l’école maternelle. Apprentissage des couleurs, des formes, de la musique, des chiffres, des lettres, association d’images et de mots... « Ces outils décuplent le pouvoir d’apprentissage des enfants, estime la pédiatre Edwige Antier (1). La pensée va plus vite. On s’aperçoit de tous les concepts mentaux que sont capables d’élaborer les enfants qui ne parlent pas. Mais l’enfant a besoin d’interactions sociales. C’est à partir de celles-ci qu’il appréhende le monde, cherche à imiter les adultes et construit sa personnalité. » Tout réside donc dans le bon dosage.
(1) J’aide mon enfant à avoir confiance en lui, d’Edwige Antier, Robert Laffont, avril 2017.
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