Brevet, groupes de besoins, suppressions de postes : le ministère donne des réponses
Le « choc des savoirs » toujours en chantier
· Réforme du brevet
« Le brevet ne sera pas rendu obligatoire pour accéder à la classe de seconde », a annoncé le ministère de l’Éducation nationale lors d’un point presse, ce vendredi 17 janvier. Elle ne s’est en revanche pas exprimée sur la création d’une épreuve d’éducation morale et civique à part entière et l’introduction de la mention « très bien avec les félicitations du jury » dès cette année, ni sur l’acte deux de cette réforme. En effet, à partir de 2026, Gabriel Attal prévoyait de faire peser davantage les épreuves terminales dans la notation finale, à hauteur de 60% contre 50% auparavant. Pour Philippe Bossard, président de l’Union nationale de l’enseignement technique privé (Unetp), « élever le niveau en 3, pourquoi pas, mais faire peser les épreuves à 60% ou à 30% de la note du brevet ne devrait pas changer grand-chose ».
· Groupes de besoin
Mis en place septembre 2024 en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et de 5e, les groupes de besoin seront évalués en mars et en juin prochain. Quant au projet de les généraliser aux classes de 4e et 3e, Elisabeth Borne a plutôt évoqué, dans un entretien accordé au Parisien, mercredi dernier, « un accompagnement […] avec plus de souplesse autour de la mise en place d’une heure de soutien en mathématiques et en français ». Bertrand Van Nedervelde, président du Synadic qui regroupe les chefs d’établissement du second degré, souligne la difficulté de mise en place de cette mesure : « sans moyens, nous sommes souvent obligés de prendre les plages horaires d’autres projets pour les remplacer par des groupes qui ressemblent plus ou moins à des groupes de besoin ».
· Maintien des postes dans l’Éducation nationale
La suppression des 4000 emplois d’enseignants prévue dans le projet de loi finances d’octobre 2024 n’aura finalement pas lieu, a annoncé le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué de presse, ce vendredi. Avec 90 000 élèves de moins du fait de la baisse démographique, le taux d’encadrement à l’école devrait alors être « historiquement haut ». Cette mesure à 150 millions d’euros est complétée par la création de 2000 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). La ministre a assuré au Parisien que « le budget de l'Éducation nationale est sanctuarisé ». Ces suppressions de postes avaient inquiété les organisations professionnelles de l’Enseignement catholique sur la répartition des postes d’enseignants. Cette nouvelle devrait les rassurer.
Des projets nouveaux
· Une « année d’articulation » entre la terminale et le supérieur
Considérant que « l’obligation d’orientation précoce […] perturbe et […] met en danger » les élèves « les plus faibles », notamment « ceux qui viennent des milieux qui n’ont pas les codes », François Bayrou a lancé l’idée de créer une « année d’articulation », lors de son discours de politique générale, le 14 janvier. Sur le modèle de la « propédeutique », supprimée dans les années 1960, elle permettrait aux lycéens de préparer leur entrée à l’université pendant une année scolaire. Pour l’ancien ministre de l’Éducation nationale « Parcoursup est une question ». Il souhaiterait « favoriser les réorientations, les changements de formations ». Une refonte de Parcoursup à l’horizon ?
· La nouvelle « pause numérique » ?
Le sujet des écrans est encore une fois mis sur la table. La stratégie de François Bayrou serait de lutter contre ce « monopole » en faisant la « promotion de la lecture ». « Je sais qu’un chemin est possible en formant mieux nos professeurs », a souligné le Premier ministre. Par ailleurs, la « pause numérique » de Nicole Belloubet, à savoir l’expérimentation de l’interdiction des téléphones dans l’enceinte des écoles et collèges, devrait être généralisée ce mois-ci. Cependant, ce sujet n’a été abordé ni par Elisabeth Borne, ni par François Bayrou.