
L’IA au service du handicap
Le sommet sur l’IA accueilli par la France se clôt aujourd’hui, pour le 20ème anniversaire de la loi garantissant les droits des personnes en situation de handicap. Justement, les outils d’intelligence artificielle proposent des parcours pédagogiques sur mesure pour les élèves en situation de handicap. Les sites web Mathia, Lalilo, Navi, Adaptiv’Math, ou encore MIA seconde, reconnus par le ministère de l’Éducation nationale, suggèrent à l’élève des exercices aux formats adaptés pour accroître sa motivation, tout en tenant compte de son rythme de progression.
Adaptiv’Math et MIA Seconde reposent sur un même algorithme d’« adaptative learning » développé par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), qui « calcule les tâches où l’élève fait le plus de progrès », explique la professeure de psychologie et de sciences cognitives de l’Inria de Bordeaux, Hélène Sauzéon. Sa version d’origine, implantés dans l’outil KidLearn, a été testée sur des élèves de primaire sans difficultés particulières et sur des élèves en classe Ulis. Avec cet outil, « la progression de ces élèves à besoins spécifiques est la même », que celle des autres élèves, explique Hélène Sauzéon.
Une meilleure accessibilité
L’IA facilite également la compréhension des consignes. MIA Seconde, comme un chatbot, traduit automatiquement les instructions en langage simplifié. Cet atout majeur pour les élèves présentant des troubles Dys ou du spectre autistique nécessite, toutefois, « une vérification humaine », souligne Hélène Sauzéon.
Les innovations technologiques répondent également aux besoins sensoriels spécifiques. L’application Microsoft Seeing AI convertit les documents en audio pour les personnes malvoyantes, pendant que Voiceitt améliore la communication des personnes ayant des troubles de l’élocution grâce à un outil de reconnaissance vocale.
Un compagnon futuriste ?
Les robots éducatifs ont prouvé leur efficacité auprès des enfants autistes. « Pour ces enfants qui ont des troubles de la communication, il est peut-être plus simple d'interagir avec un robot prévisible, qui ne juge pas, plutôt qu'avec un autre humain », a supposé Jérôme Dinet, directeur du Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences (2LPN), auprès de l’Inria. Les robots français Nao et Leka sont toutefois coûteux – respectivement 10 000€ et 2 500€.
Les outils pour l’accessibilité… pas encore tout à fait accessibles
Pour les élèves du CP au CE2, les outils Adaptiv’Math et Smart Enseigno ne sont accessibles qu’en classe. Vous pouvez cependant vous abonner à Mathia pour 63,99 € par an pour un enfant. En Français, même chose pour Navi. Vous pouvez cependant solliciter un code de connexion sur Lalilo auprès de l’enseignant de votre enfant. L’Éducation nationale finance l’accès à ces outils dans tous les établissements.
Au lycée, MIA Seconde proposera un soutien en français et en mathématiques dans tous les établissements à partir de la rentrée scolaire 2025. L’outil est encore en phase d’expérimentation dans 150 lycées. Aucun outil n’est encore financé par l’Éducation nationale pour les niveaux compris entre le CM1 et la seconde.