Évitons tout malentendu. Non, les jeunes ne refusent pas de travailler. Oui, ils se préoccupent de leur avenir professionnel. Mais leurs attentes, leurs rêves sont à la mesure des transformations en continu qui agitent le monde. Crises économiques, sanitaires, irruption de nouvelles technologies, qui impactent déjà des pans entiers de l’économie, disparition de certains emplois, création de nouveaux métiers... Une pluralité de modèles a succédé au schéma de la carrière linéaire qui a marqué plusieurs générations. Peut-on s’étonner, dans un tel contexte, que la question du sens, prenne le dessus ? Laurent Soret, maître de conférences en psychologie différentielle, à l’université Paris-Cité, souligne que cette quête renforce chez les 18-35 ans la recherche de la sécurité du travail, qui devient plus importante que pour les générations précédentes. C’est une nouvelle grille de lecture qui entraîne dans son sillage le rêve d’un métier choisi et non subi, d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la nécessité d’apprendre à se connaître et à s’adapter. Un parcours à construire tout au long de la scolarité. Le dialogue intergénérationnel plus que l’injonction y a toute sa place.